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David et Goliath

Entreprises mai 2018

David et Goliath

Pour la première fois depuis 15 ans, la CGEM connait une vraie course à la présidence. Une élection qui est tout sauf pliée d’avance.

Donné au départ président de la CGEM sans coup férir, Salaheddine Mezouar sait que la bataille n’est pas gagnée d’avance. Celui que tout le monde a présenté au début de sa candidature comme le candidat favori, parachuté par le makhzen, n’en est en fait pas un. «Ça fait partie des perceptions exagérées de dire que quelqu’un ne fait quelque chose que s’il est soutenu ou adoubé. Ce n’est pas le cas. Je suis un candidat qui a pris sa décision par conviction et qui a décidé d’y aller et de se soumettre à la décision des chefs d’entreprises. Ça va se jouer sur ça. Il n’y a pas de seconde lecture», avoue-t-il à EE.

«Beaucoup de gens comptent sur un industriel à la tête du patronat»

Le candidat du palais?
Ce qui se profile donc est une bataille entre deux candidats portant deux projets opposés, ce qui représente une grande avancée pour la CGEM. En effet, il faut remonter à 2003 pour revivre une vraie bataille électorale au sein de la confédération. Cette année-là, alors qu’au lendemain de l’intronisation de Mohammed VI, un vent de démocratie soufflait sur le pays, Adnan Debbagh avait défié le président sortant Hassan Chami. Ce dernier l’avait emporté d’une vingtaine de voix, après une âpre bataille. Entre-temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et l’association patronale la plus représentative s’est habituée aux candidatures uniques ou du moins au retrait de l’un des deux candidats en faveur de celui qui a le soutien des grands groupes. Mezouar, le candidat surprise, était ainsi supposément le candidat désigné pour prendre les rênes de la confédération, face à un Hakim Marrakchi peu connu du grand public.

«La décision de soutenir Mezouar a été prise à la mi-mars 2018 à bord d’un avion en partance de Dakhla»

L’ancien ministre aurait-il parié sur le retrait du binôme Hakim Marrakchi et Assia Benhida pour se garantir une place à la tête du patronat? Quoi qu’il en soit, il s’est avéré que ses deux adversaires peuvent aussi justifier des soutiens nécessaires à leur candidature (…) «On a fortement suggéré à Hakim de ne pas se retirer», confie une source proche de Marrakchi. Celui qui a passé les 12 dernières années dans les instances exécutives de la confédération patronale et plus de 20 ans d’activisme en son sein ne s’est donc pas «couché» malgré les nombreuses pressions dont il a fait l’objet, notamment pour faire liste commune avec Mezouar. «Nous sommes sûrs de gagner ces élections», se contente de répondre Hakim Marrakchi, un sourire malicieux au visage. Reprenant à son compte la forme impersonnelle, Hakim Marrakchi affirme même que «beaucoup de gens comptent sur un industriel à la tête du patronat». Celui qui est connu pour sa mesure et la prudence de ses déclarations surprend son interlocuteur par son assurance et la confiance affichée en sa victoire. Il faut dire que, selon nos sources, depuis quelques semaines, il se rend régulièrement chez un grand manitou des affaires installé du côté d’Anfa supérieur pour prendre conseil. «Marrakchi prépare cette élection depuis près d’un an», nous confie un de ses proches. Et d’ajouter: «Quand la candidature de Mezouar s’est confirmée, il était hors de lui. Il allait se retirer mais au final, il a été rassuré quant à ses chances et sur le fait que la candidature adverse émanait plus d’une ambition personnelle voire partisane que d’une orientation donnée a priori. On lui a ainsi assuré qu’il a toutes ses chances et que c’est le meilleur qui va l’emporter. Ce sont ces garanties qui justifient le maintien de la candidature et le discours offensif».   

La question qui se pose est: qu’est-ce qui pousse celui qui a été brutalement remplacé à la présidence du RNI à entrer dans cette bataille et à briguer la présidence de la CGEM dans le contexte que traverse le pays? «Ce n’est pas venu de moi… J’ai été sollicité, depuis 2017, par plusieurs chefs d’entreprises et pas seulement à Casablanca. La question de la succession de Miriem Bensalah Chakroun était posée et les gens voyaient l’énormité des chantiers et des enjeux… J’ai été approché dans ce sens-là», affirme Mezouar. Et d’ajouter: «J’ai mis du temps à me décider. Dans ces aventures-là, il faut une motivation, il faut une raison pour y aller. Et c’est au terme de nombreuses discussions et interactions que je suis arrivé à la conclusion que ma candidature pouvait avoir du sens au vu de la période charnière que nous vivons. Il y a de vrais débats qui sont sur la place, comme le nouveau modèle de développement… Je n’ai pas d’autre ambition que celle de renforcer la position du secteur privé et de placer l’entreprise au cœur du modèle de développement du pays».

Le candidat du RNI?
Un soutien proche du candidat nous livre, sous couvert d’anonymat, un story-telling légèrement différent: «La décision de le soutenir à la tête de la CGEM a été prise à la mi-mars 2018 lors d’un vol en jet privé en partance de Dakhla, au retour du forum Crans Montana. Durant ce vol, il a eu la bénédiction des cadors du RNI: Moulay Hafid Elalamy (MHE), Aziz Akhannouch et Mohamed Boussaid. Par la suite, c’est autour d’un couscous organisé chez Said Alj [PDG du groupe Sanam et proche de MHE (Ndlr)] en présence de plusieurs membres de la CGEM que va être présenté officiellement le candidat». Un changement de camp incompréhensible de la part de MHE, puisque nombreux sont ceux qui affirment qu’avant février, le patron de Saham, tout comme la présidente sortante de la CGEM, comptait parmi les soutiens d’Hakim Marrakchi.
Une décision de dernière minute qui a presque failli disqualifier Mezouar dès le départ. Ayant eu du mal à trouver une colistière, parité oblige, et une grande entreprise qui le coopte comme administrateur, Mezouar a vu sa candidature annoncée puis démentie à plusieurs reprises, à partir de la mi-mars, illustrant les réticences des patrons à s’associer ouvertement à ce qui s’apparentait au début plus à une OPA du RNI sur leur confédération (ou du moins à un parachutage) qu’à une candidature mûrement préparée. D’abord annoncé dans la presse comme administrateur de Stokvis North Africa (SNA), contrôlée par Sanam et dans laquelle Saham Assurance est actionnaire minoritaire, Mezouar va finalement présenter un dossier de candidature en tant que gérant (depuis fin 2017) de CTC Maroc, une PME spécialisée dans la distribution et la commercialisation de matières premières pour les industries du textile et du plastique, appartenant à son ami Khalid Benjelloun qui la pilote encore. Pour rassurer sur sa légitimité et sa maîtrise des dossiers, il s’associe, trois jours avant la fin du délai réglementaire de dépôt de candidature, au vice-président exécutif sortant Faïçal Mekouar. Ce dernier ne tarit pas d’éloges au sujet de son colistier: «La CGEM a connu plusieurs évolutions ne serait-ce que depuis le début du siècle. Le hasard fait bien les choses, puisqu’on a la chance que Salaheddine Mezouar soit disponible, car il aurait pu occuper d’autres fonctions en ce moment. C’est une aubaine pour les entreprises. C’est un homme qui a été formaté par le privé avant d’occuper des fonctions gouvernementales. Il a un réseau, il a une connaissance des dossiers, il a été lui-même initiateur de certaines réformes…»

«La seule organisation qui a pris la défense de l’entreprise, c’est la CGEM, parce qu’elle était autonome et indépendante»

Rétropantouflage
Rappeler sans cesse le passage de l’ancien ministre des Affaires étrangères par la case entreprise semble être le leitmotiv de son équipe de campagne. Il faut dire que la dernière relation de Mezouar avec le privé remonte à 2004, période où il était président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), en sa qualité de directeur général de l’entreprise espagnole Settavex où il a d’abord exercé comme directeur financier. «Il n’a d’ailleurs pas fini son mandat à la tête de l’Amith, préférant rejoindre le gouvernement en laissant, au passage, dans les comptes de l’association un déficit de 9 millions de dirhams alors que deux ans plus tôt, à son arrivée, les comptes affichaient 15 millions d’excédent…», témoigne un ancien membre de l’Amith aujourd’hui à la retraite. «C’est un homme dynamique, il n’arrive pas à supporter l’inaction. A l’ombre depuis qu’il a quitté la tête du RNI en octobre 2016, et sans nomination officielle depuis la fin de sa mission de président de la COP, il a cherché activement à avoir un mandat qui le maintiendrait actif et visible», affirme une connaissance de longue date de l’ex-ministre. Celui qui était successivement à la tête du ministère du Commerce et de l’Industrie sous Driss Jettou, ministre de l’Economie et des Finances sous Abbas El Fassi, ministre des Affaires étrangères sous Abdelilah Benkirane, et finalement président de la COP22, aurait pu en effet atterrir dans un des postes à pourvoir au sein des organes de régulation ou se redéployer dans les affaires… Une rumeur récurrente le donnait même à la tête de la banque centrale. La presse l’a aussi vu à la tête du CESE après l’élection de Nizar Baraka au secrétariat général de l’Istiqlal. Mais rien n’est venu… C’est donc un poste hautement stratégique, bien qu’en deçà de sa stature et de son parcours que va convoiter Mezouar. «C’est un acte d’humilité, c’est aussi un acte qui a du sens par rapport à une période que nous traversons. Bien sûr, je reste Mezouar avec son histoire, toute son histoire dont je suis fier. Je suis et je reste au service de mon pays, de son économie et de mes concitoyens, ça a toujours été ma nature. J’ai toujours été dans des combats différents. J’aime ça et j’aime apporter de nouvelles choses. J’aime le mouvement», explique le principal concerné. Si tout candidat «normal» à la présidence de la CGEM gagne sa vie en tant que chef de sa propre entreprise, de quoi vivra Mezouar qui brigue un poste 100% bénévole? «Je suis consultant senior de deux grandes organisations internationales, je suis partenaire dans l’entreprise via laquelle je me suis présenté et je suis en train de monter deux autres projets. Je vais assurer de quoi vivre», insiste-t-il.

Pour la première fois, les deux candidats ont eu le soutien du Palais

Politiser le patronat
Bien que parfaitement légale, cette candidature fait pourtant rager un pan entier du monde des affaires, qui accuse Mezouar de chercher à rendre la CGEM partisane. «L’histoire récente du Maroc a déjà montré que les tentatives hégémoniques ne peuvent pas marcher. Il y a une forte résistance à ce qu’un parti mette la main sur la confédération patronale», témoigne sous couvert d’anonymat un patron bien introduit. Et d’ajouter: «Pour le RNI, cette candidature est tout bénef’. En cas de victoire, le parti et ses ministres notamment Bouassaid, Elalamy et Akhannouch auront comme interlocuteur leur candidat, ce qui affaiblira sans conteste la position de négociation de la CGEM qui les a, à plusieurs reprises, mis en difficulté lors de la présidence de Miriem Bensalah. Elle leur permettra aussi en principe de mettre la main sur les 8 conseillers dont dispose la confédération à la 2e chambre et de rattraper la faiblesse du parti à la chambre basse. Dans l’autre hypothèse, en cas de défaite, c’est la candidature individuelle de Mezouar qui aura été recalée. Il en portera seul la responsabilité, pas le parti…» Un raisonnement que réfute catégoriquement Salaheddine Mezouar: «On n’est pas en train de faire une OPA sur la CGEM. On ne s’est pas mis autour d’une table un jour pour décider de faire de la CGEM un organe partisan. Il faut respecter les organisations et les gens. Nous avons affaire à des structures, à des chefs d’entreprises… Il ne faut pas répéter les erreurs commises dans les chambres de commerce qui sont paralysées par les batailles partisanes», martèle-t-il.

Mais beaucoup de membres de la CGEM que nous avons consultés pensent que la personne même d’un président aussi marqué politiquement affectera la place de la CGEM et sa capacité de négociation. «Aucun entrepreneur ne doit perdre de vue que lorsque l’entreprise marocaine a été malmenée durant la période d’assainissement, aucun parti n’a pris sa défense. La seule organisation qui a pris la défense de l’entreprise c’est la CGEM, parce qu’elle était autonome et indépendante», tonne, excédé par la situation, Abderrahim Lahjouji, ancien président de la CGEM. Et un membre du groupe parlementaire de la confédération de surenchérir: «Notre principale force réside dans notre neutralité, c’est d’ailleurs statutaire. Lors des dernières élections législatives, Miriem Bensalah a obligé Mohamed Talal, son vice-président exécutif, à choisir entre la confédération et le PAM. Il a dû démissionner de la CGEM avant de se présenter au suffrage au nom d’un parti. Il a perdu et les élections et son siège à la CGEM, c’est dire à quel point cette question est sensible. La candidature de Mezouar va sérieusement mettre à mal l’image que nous avons mis tant de mal à construire et qui nous vaut le respect aussi bien du gouvernement que des membres du Parlement, qui ont compris qu’on ne servait pas des intérêts partisans particuliers, mais bien les intérêts des entreprises que nous représentons par la force de la loi».

Des arguments que réfute en bloc l’ancien ministre: «Statutairement, ce n’est pas très clair, c’est plus la pratique et la tradition qui veulent cette neutralité. C’est une conviction partagée à l’intérieur de l’organisation, et je trouve sain le débat autour de cette question. D’autant que la CGEM est représentée au Parlement et confrontée aux débats comme aux jeux et enjeux politiques. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu dans le passé des présidents affiliés à des partis politiques comme Hassan Chami et Abderrahim Lahjouji, et ça ne posait pas de problèmes. Jamais ces sujets n’ont été un point de discussion ou de blocage au sein de l’association. Peut-être que les choses ont évolué aujourd’hui… Je pense que l’expérience politique est un atout. Ça ne doit pas être quelque chose de stigmatisant ou bloquant. Chaque citoyen a le droit d’avoir ses croyances et ses convictions, mais je suis d’accord qu’il ne faut pas politiser la CGEM, ni ses débats. Il ne faut pas non plus en faire une place de divergences partisanes. Il faut respecter les organisations, leur neutralité et leur indépendance. Je défendrai bec et ongles ces principes», insiste Salaheddine Mezouar en réaffirmant qu’il va démissionner de son poste de membre du bureau politique du RNI en cas de victoire. En effet, selon l’article 4 des statuts de 2016 de l’organisation patronale, nommé explicitement «Neutralité de la CGEM»: «La CGEM étant essentiellement à vocation économique professionnelle, toute prise de position en faveur d’un parti politique ou toute prise de position à caractère religieux est, sous peine de sanctions, rigoureusement interdite au sein de la CGEM et ne peut être faite en son nom». Une formule ambiguë certes, mais qui porte en elle une aversion pour la chose partisane, aversion partagée par beaucoup des membres actuels de la CGEM.

Elections serrées
Alors que la campagne est menée tambour battant des deux côtés et que son issue pourrait être, selon les deux camps, très serrée, tout le monde ressort les calculettes pour estimer combien il faut de voix pour chaque candidat. «Globalement, ce sont les PME-PMI qui vont déterminer l’issue du scrutin», affirme une source au sein de la CGEM. Et d’ajouter: «Schématiquement, il y a aujourd’hui une centaine de grandes entreprises ayant 10 voix chacune [plus de 500 millions de chiffre d’affaires (Ndlr)] ce qui veut dire que les grands groupes détiennent un peu plus de 1.000 voix sur les 4.000 à 5.000 voix d’entreprises qui ont actuellement régularisé leur situation et qui vont donc s’exprimer lors de ces élections. De ce fait, il est très difficile de pronostiquer l’issue du scrutin». Et d’ajouter: «Après 6 ans de mandat de Miriem Bensalah, la CGEM est aujourd’hui très différente de ce qu’elle était avant. Il y a eu beaucoup d’adhésions et aussi beaucoup de radiations parmi ceux qui ne régularisaient leur situation que pour les AG électives. La base de la CGEM, ce n’est plus les grandes entreprises, mais bien les PME-PMI». C’est ce qui explique donc l’activisme des deux candidats et les moyens mis en place à la façon d’une vraie élection avec road-show, plaquette de programme, meetings régionaux, etc. Rompu aux campagnes électorales à grands budgets, Mezouar a non seulement étoffé son équipe par plusieurs conseillers rémunérés, mais il a aussi, selon des sources concordantes, utilisé un jet privé pour ses premiers déplacements à Meknès et Oujda, donnant une autre dimension à la campagne pour la présidence de l’association professionnelle la plus en vue du pays. Pendant ce temps, Hakim Marrakchi serait lui déjà en train de préparer l’après-élection en recrutant quelqu’un pour l’épauler dans la gestion de son groupe Maghreb Industrie durant son mandat de président de la CGEM. «Mezouar table sur 1.800 voix pour passer. Ça va être difficile, même avec les grands groupes en poche», pronostique un proche du candidat. S’il peut compter sur des soutiens solides au sein des entreprises proches du parti, ainsi que sur les 500 voix que lui aurait promises Hammad Kessal avant de se retirer de la course, il peut aussi compter sur l’activisme de son ami Karim Tazi, PDG de Marwa et président de l’Amith, qui lui aurait garanti le soutien de l’association. Toutefois, il devra convaincre presque individuellement les votants, même au sein de l’Amith. Contacté par nos soins, un des plus grands opérateurs de la confection nationale, disposant de plus de 70 voix au sein de la confédération, se dit «étonné d’entendre ici et là que l’Amith serait pour l’un ou l’autre des candidats. Je ne suis pas au courant que le conseil d’administration ait décidé d’une consigne de vote, et même dans ce cas, je ne vois pas en quoi ça m’engagerait en tant que membre de la CGEM. Je voterai pour qui je veux!» Le mot est lâché. Ces élections patronales promettent donc d’être passionnantes. Des élections qui donneront le ton sur les changements en cours dans le landerneau politico-économique.

A quand un débat d’idées?

Le débat d’idées est probablement le grand absent des élections de la CGEM. Bien que venant de backgrounds différents, dans la presse, ce sont plus ou moins les mêmes axes de campagne qui ressortent de la communication des deux candidats. Facilitation des procédures, fiscalité, régionalisation, professionnalisation de la CGEM, délais de paiement, Afrique… les mêmes thèmes reviennent lors de chaque élection du syndicat patronal. Alors que Salaheddine Mezouar dit qu’il a «une approche participative et pas de programme précis en attendant de récolter les priorités des entreprises au niveau régional», le binôme Hakim Marrakchi – Assia Benhida a préparé un programme dénommé «CGEM 2021, libérer l’entreprise» où il développe 5 axes et une cinquantaine de propositions pour «libérer les énergies et créer de la valeur». Alors que le pays est à la recherche d’un nouveau modèle économique et social, l’opportunité était trop bonne de se positionner en tant que force de proposition et lancer un débat national. Raté!