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Le Takaful se fait attendre

Dossier décembre 2017

Le Takaful se fait attendre

Les banques participatives et les assureurs sont toujours dans l’attente du lancement officiel du cadre législatif du Takaful.

Alors que les banques participatives ont lancé leurs activités et ouvert leurs portes aux clients dans le royaume, un chainon des plus importants reste encore en suspens. Il s’agit du Takaful, l’assurance Halal nécessaire pour le fonctionnement de l’écosystème participatif. Si les principes de base de cette assurance sont désormais définis, beaucoup reste à faire pour qu’elle voie le jour. Les quatre projets d’arrêtés du ministre des Finances, (un relatif à l’application de certaines dispositions du Code des assurances et trois fixant les conditions générales types de certains produits d’assurance Takaful) et un projet de circulaire spécifique à l’assurance Takaful sont élaborés et mis dans le circuit d’examen et d’approbation. Toutefois, la date de la mise en application de ce dispositif n’est pas encore définie; elle devrait tout de même passer par l’approbation du Conseil supérieur des oulémas. Pour Hounaida Boukhari, directrice de Dar Al Amane, filiale de la Société Générale, «c’est un sujet qui est toujours en instance. Mais, ce que nous pouvons confirmer à ce stade c’est que Dar al Amane optera pour la solution qui saura réconcilier au mieux les exigences règlementaires avec les attentes de notre clientèle». En d’autres termes, il faut prendre encore son mal en patience, d’autant plus que le modèle de gestion, ainsi que celui de la rémunération ne sont toujours pas arrêtés. Car ils n’ont pas été détaillés au niveau du texte de loi. C’est le régulateur du secteur des assurances, l’ACAPS, qui se charge de définir le modèle de gestion de base que devront appliquer les différents opérateurs. «Actuellement, Umnia Bank accorde des financements sans exiger une assurance en attendant le lancement des compagnies d’assurance Takaful», confirme Adnane El Gueddari, directeur général de Umnia Bank. Néanmoins, cela ne pourra durer qu’un temps puisque pour garantir la stabilité du marché, il s’agira de couvrir les emprunteurs ainsi que les biens immobiliers financés. Il faut savoir que les mécanismes de fonctionnement de l’assurance Takaful diffèrent de l’assurance au sens classique du terme, qui comporte plusieurs notions incompatibles avec la charia. D’emblée, il faut savoir que les compagnies d’assurances qui existent actuellement ne peuvent pas prétendre intégrer cet écosystème. Si le marché les intéresse, elles devront emprunter le même chemin que le secteur bancaire en créant des filiales dédiées à cette activité naissante. En tout cas, assureurs et banques participatives doivent accorder leurs violons à terme, afin que les solutions d’assurance participative accompagnent comme il se doit les financements proposés aux clients.