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les discrètes avancées de maya

Entreprises juillet 2017

les discrètes avancées de maya

Amizmiz, Azegour, Boumadine… dans une discrétion totale, Maya Gold & Silver peaufine son réseau de propriétés minières et ses gisements exploratoires dans le sud du royaume. Avec, pour cet entreprise canadienne, de sérieuses ambitions à la clef. Découverte.

Doucement mais sûrement, c’est la devise de Maya Gold & Silver. La société d’exploitation minière canadienne, basée à Toronto et cotée en bourse (TSX Venture) est aujourd’hui axée sur l’exploration et le développement de mines d’or et d’argent dans le Royaume. La compagnie affiche un statut de producteur, non un simple explorateur, qui respecte ses engagements. Détenue à 100% par des investisseurs canadiens, Maya Gold & Silver a été créée en 2007 et a fait des débuts timides à travers un projet d’exploration au Mexique, qu’elle a aussitôt décidé de laisser en stand by vu les problèmes politiques que connaissait le pays à l’époque. «Le pays qui se positionnait le mieux pour notre conquête mondiale était bien évidemment le Maroc, qui dispose d’un potentiel minier important», affirme Noureddine Mokaddem, président de Maya Gold & Silver. Ainsi, en 2009, l’entreprise s’est engagée dans un projet d’exploration de l’or dans la région d’Amizmiz, où elle a engagé 40 millions de dirhams. Mais les résultats n’étaient pas très encourageants. Le chantier à dû être abandonné.Toutefois, Maya Gold & Silver a poursuivi sa dynamique, confirmant certaines hypothèses d’exploration. «L’existence d’un bon cadre réglementaire au Maroc, notamment le code minier, en plus d’une bonne infrastructure, nous ont poussés à continuer notre aventure dans le pays», déclare Mokaddem.    

Zgounder, la mine phare
En tout cas, l’entreprise se trace un bon bout de chemin dans l’exploitation des métaux précieux, notamment l’argent et l’or, en plus du zinc et autres minerais. Maya Gold & Silver s’est intéressée aux anciennes mines appartenant à l’Etat qui étaient en stand by. Au départ, l’entreprise réalisait des projets de gré à gré avec l’Etat, mais les cours des métaux ont commencé à décoller dès l’année 2010 et les autorités ont lancé des appels d’offres internationaux pour l’exploration minière. L’un de ces appels d’offres concernait la mine de Zgounder, qui était à l’arrêt. Pour rappel, cette dernière a été exploitée par des partenaires arabes qui ont été contraints de plier bagage dans les années 80 à cause de la baisse des cours de l’argent. Ainsi, Maya Gold & Silver a repris la mine, en 2011. Et cette reprise a été fructueuse pour le groupe. Selon les derniers chiffres du groupe, ladite  mine a livré une production record en mai dernier. Située à Askaoun au nord-est d’Agadir,  la mine a produit 1.680 kg d’argent, soit une hausse de 16,74% par rapport au même mois un an plus tôt. Il s’agit donc du plus gros volume réalisé par la compagnie d’exploration minière depuis le début de ses opérations sur la mine, en septembre 2014. Par ailleurs, les travaux de forage menés par la compagnie ont couvert 1.194 mètres répartis sur quatre mines. Ils ont permis l’extraction de 5.482 tonnes de minerais, en repli de 6,31% sur un an. La compagnie ambitionne de produire 40 tonnes d’argent pour 2019. «Pour nous, la production n’est pas l’objectif essentiel. Nous avons réhabilité la mine et mis en place des infrastructures pour mieux l’exploiter. Nous sommes davantage dans une logique long-termiste qui permet une meilleure exploitation de cette dernière», explique Mokaddem.
Pour rappel, la mine d’argent de Zgounder, qui emploie aujourd’hui 200 personnes, est exploitée par Zgounder Millenium Silver Mining, une joint-venture détenue à 85% par Maya Gold & Silver. Le reste appartient à l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym). Si la mine a été reprise par la compagnie en 2011, les travaux n’y ont démarré qu’en 2014. Depuis, Maya Gold & Silver y a investi environ 30 millions de dollars. La compagnie a dû se faire aider, en 2015, par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Un prêt de 6 millions de dollars lui a ainsi été accordé pour assurer le financement et le développement des activités de la mine d’argent. Car, il faut le savoir, «la production ne génère pas de profits actuellement, et cela ne couvre pas toutes les charges de l’exploitation de la mine. Le cash flow souhaité n’a pas été atteint mais il reste tout de même positif. Le plus important c’est de respecter nos engagements en termes de création d’emplois et de création d’écosystèmes socioéconomiques autour de la mine. Les profits viendront une fois que nous aurons terminé les recherches sur toute la propriété», garantit le PDG du groupe.

«La mine de Boumadine bénéficiera d’un investissement de 500 MDH»

Quatre autres propriétés
La présence de Maya Gold & Silver au Maroc ne se limite pas à la mine de Zgounder, l’explorateur minier dispose de quatre autres propriétés, Amizmiz, Azegour, Boumadine et une mine à seulement cinq kilomètres au sud de la Mine Imiter. «Comme pour Zgounder, et concernant la propriété de Boumadine, un gisement de zinc, or et argent, nous avons proposé une stratégie de développement complète. Car le défi était de trouver les bons procédés pour extraire les métaux précieux. Aujourd’hui, ces derniers ont été mis en place et le projet rentrera en production à fin 2019. Tout ceci pour un investissement de 500 millions de dirhams», annonce Mokaddem.
Ainsi, au niveau de Boumadine, la compagnie est en train de prospecter de l’or, à travers la mise en place de nouveaux procédés, mais les chances restent tout de même minimes, selon les déclarations du management. Le potentiel est plus présent dans l’attraction du plomb, du zinc et de l’argent. Ceci dit, la compagnie ne compte pas baisser les bras, puisqu’elle croit dur comme fer au potentiel géologique du Maroc.