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Que nous enseigne la gouvernance des marchés financiers ?

Point de vue août 2012

Que nous enseigne la gouvernance des marchés financiers ?

L’expression «Bonne gouvernance» commence à être l’une des plus citées par les hommes politiques qui n’hésitent pas à y faire référence dans leurs discours. Selon les observateurs, c’est au nom de la «bonne gouvernance» que sont  justifiés certains propos politiques. Cependant, si l’on se réfère à la crise des dettes souveraines de la zone euro, la gouvernance politique n’a pas été aussi efficace comparativement à la gouvernance financière pour sauver les pays en difficulté. Que nous enseigne la pratique de la gouvernance financière?  Première réponse et non des moindres, c’est la gouvernance financière et sa bonne pratique dans les faits qui a permis au marché financier de continuer à fonctionner efficacement malgré l’ampleur et la brutalité de la crise. Plus particulièrement, pour faire face à la crise des dettes souveraines.
Si on revient aux différentes références en la matière, la gouvernance financière est l’ensemble des processus, règles, normes, valeurs et institutions grâce auxquels les différents acteurs (organismes publics locaux, d’État et internationaux, entreprises, mouvements sociaux et citoyens, entre autres) gèrent les finances, c’est-à-dire les systèmes et les marchés financiers sur tous les territoires, aussi bien à l’échelle mondiale que locale». Si l’on veut résumer selon le langage des consultants financiers, la gouvernance financière est un modèle de fonctionnement organisationnel «processus, normes et règles» où les acteurs «parties prenantes dans le système ou stakeholders» agissent dans le cadre de process formalisés et contrôlés dans le cadre d’une cartographie des risques.  C’est-à-dire un modèle structuré, dans lequel les acteurs et les relations qui s’établissent entre eux sont organisés dans le cadre d’une gestion préventive des risques. La gestion préventive des risques a donné lieu dès lors à la notion d’acceptations de pertes potentielles et à l’émergence d’instruments financiers de couverture des différents risques financiers (*). C’est ce qui a été prouvé depuis le début de la crise en 2008 où, malgré les pertes astronomiques, le système a continué à fonctionner, préservant les intérêts des épargnants et des investisseurs institutionnels. Pendant cette période la gouvernance politique a montré ses limites. Car l’interaction entre le modèle fonctionnel et le modèle des gestions des risques peut prendre en considération des paramètres politiques subjectifs, qui ne permettent pas de mesurer les conséquences. A titre d’exemple, alors que la Grèce est déclarée par les agences de notation comme étant en défaut partiel, les politiques, après de multiples réunions, n’ont pu proposer des instruments de garantie pour lui permettre de continuer à se refinancer sur les marchés. Ce n’est pas pour autant que les marchés financiers l’ont laissé tomber.

«C’est la gouvernance financière et sa bonne pratique dans les faits qui a permis au marché financier de continuer à fonctionner efficacement malgré l’ampleur et la brutalité de la crise»

En contrepartie de leur refinancement, les marchés ont exigé une prime de risque supplémentaire et allant même jusqu’à accepter de perdre une partie de leur capital «Pertes acceptables imposées par la gestion des risques». Imaginons l’apocalypse planétaire si les marchés avaient refusé de la refinancer. C’est le caractère rationnel de la gouvernance financière. Cette rationalité émane de la perfection continue de leur gouvernance des marchés financiers qui sont devenus une machine à transformer le possible en probable et le probable en réalité. A s’autoréguler d’abord à travers la prise de décisions efficientes et la protection des intérêts des stakeholders. La gouvernance des marchés a fait qu’au-delà des actions les discours et les mots ont leur importance dans la tendance des marchés, notamment à court terme «l’efficience informationnelle». Plus on avance dans le temps, plus la gouvernance financière se perfectionne et les populations comprendront de plus en plus que les marchés ne sont pas la cause de leur problème quotidien et la confiance en les politiques s’en trouvera relativisée.